Le Parlement
centrafricain élit ce lundi le nouveau président de transition du pays. Huit
candidatures ont été retenues, dont celle de la maire de Bangui et des fils des
présidents Ange-Felix Patassé (au pouvoir de 1993 à 2003) et André Kolingba
(1981-1993).
C'est à
10h00 (9h00 GMT) que devait débuter, lundi 8 janvier, l'élection du nouveau
président centrafricain de la transition par le Conseil national de transition
(CNT, parlement provisoire). Celle-ci doit combler le vide laissé par la
démission contrainte de Michel Djotodia, le 11 janvier.
Sur les 24
candidatures déposées, seules huit ont été validées par le CNT. Les
parlementaires avaient fixé des critères draconiens d'éligibilité, excluant
beaucoup de monde : les responsables politiques sous Djotodia, les chefs de
partis, les militaires en activité et tous ceux ayant appartenu à une milice ou
à une rébellion ces 20 dernières années.
Parmi les
candidats figurent la maire de Bangui, Catherine Samba Panza, ainsi que Sylvain
Patassé et Désiré Kolingba, respectivement fils des présidents Ange-Felix
Patassé (au pouvoir de 1993 à 2003), et André Kolingba (1981-1993). Autre
personnalité en vue : Emile Gros Raymond Nakombo, banquier proche de
l'ex-président Kolingba, déjà candidat à la présidentielle de 2011.
Ce lundi,
chaque candidat aura 10 minutes pour présenter sa "profession de foi"
aux parlementaires avant leur vote à bulletin secret. La Constitution
provisoire prévoit un seul tour de scrutin, le candidat arrivé en tête étant
élu.
Le nouvel
élu prêtera serment devant la Cour constitutionnelle provisoire, avant la
formation d'un nouveau gouvernement. La présidente en exercice du CNT, Léa
Kouyassoum Doumta, a indiqué "qu'aucun membre du CNT ne fera partie"
de ce gouvernement.
Macabres
découvertes
Cette
élection intervient alors que la situation sécuritaire reste très volatile. À
Bangui, patrouillée par les soldats français et africains, la population - qui
vit pour moitié entassée dans des camps de déplacés - attend avec angoisse de
voir quelles réactions provoquera l'élection chez les hommes en armes toujours
présents dans la ville.
Dans le
reste du pays, les violences se sont multipliées depuis la démission de Michel
Djotodia. La Croix rouge internationale (CICR) et la Croix rouge centrafricaine
(CRCA) ont annoncé dimanche la découverte d'au moins 50 corps depuis vendredi
dans le nord-ouest du pays.
"Ces
dernières 48 heures, les équipes du CICR et de la CRCA ont inhumé une
cinquantaine de corps" dans la région, où les violences
intercommunautaires se sont multipliées depuis vendredi dans des localités
situées sur l'axe entre Bangui et la frontière camerounaise.
Vendredi,
une attaque près de Bouar, sur ce même axe routier, a tué au moins 23 civils
musulmans, dont trois enfants, qui tentaient de fuir les violences, avait
indiqué l'ONG Save de Children.
Samedi, des
violences ont également été signalées dans d'autres localités du nord et de
l'ouest. À Boali, à 90 km au Nord-Ouest de Bangui, des centaines de musulmans
étaient réfugiés dans la paroisse Saint-Pierre après des affrontements entre
Séléka et anti-balaka ayant fait sept morts depuis vendredi, selon un bilan de
l'abbé Xavier Fagba et de la CRCA.
AFP
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