Un tribunal
égyptien a condamné à mort samedi deux partisans du président destitué Mohamed
Morsi, reconnus coupables d'avoir jeté deux jeunes du toit d'un immeuble en
marge de manifestations en juillet 2013, ont indiqué samedi des sources
judiciaires.
Ces
nouvelles condamnations à la peine capitale surviennent malgré le tollé
international suscité par des peines similaires infligées à plus de 500
islamistes lors d'un procès expéditif en début de semaine en Egypte.
La cour
criminelle d'Alexandrie (nord) a condamné à mort les deux islamistes et
transféré leur dossier au mufti de la République, chargé de valider la peine de
mort, selon les mêmes sources.
Outre les
deux condamnés à mort, plus de 50 autres personnes étaient jugées pour d'autres
violences dans ce procès qui s'est déroulé sous haute sécurité, selon l'agence
officielle Mena. Le procès de la cinquantaine d'accusés a été ajourné au 19
mai.
Durant la
séance, les accusés ont scandé des slogans en faveur des Frères musulmans, la
confrérie dont est issu M. Morsi et qui a été proclamée "groupe
terroriste" par les autorités intérimaires mises en place par l'armée
après la destitution du président islamiste le 3 juillet.
Les faits
remontent au 5 juillet 2013, au plus fort des manifestations rivales de
partisans et opposants de M. Morsi et des violences qu'elles ont occasionnées.
Une vidéo
amateur montrant deux jeunes jetés d'un toit avait été largement diffusée sur
les réseaux sociaux, et l'homme auteur de la vidéo avait été arrêté trois jours
plus tard. On y voit quatre jeunes hommes réfugiés sur une tourelle surplombant
le toit d'un immeuble. Plusieurs hommes montent ensuite sur le toit, dont l'un
tient un drapeau noir frappé de la profession de foi musulmane. L'un d'eux
pousse un des jeunes, qui tombe alors de plusieurs mètres sur le toit-terrasse.
Des hommes armés de bâtons le frappent ensuite.
Dans le même
temps, un deuxième jeune homme est jeté du haut de la tourelle. L'un des deux
jeunes hommes est décédé.
Cette vidéo
avait provoqué beaucoup d'émotion et une controverse dans le pays, où les deux
camps se rejettent la responsabilité des violences.
Lundi, 529
partisans du président destitué ont écopé de la peine capitale pour des
violences commises durant l'été. Ces condamnations expéditives ont déclenché
les critiques de la communauté internationale et des défenseurs des droits de
l'Homme qui ont dénoncé un verdict sans précédent dans l'histoire et une grave
violation du droit des accusés à un procès équitable.
Plus de 900
autres pro-Morsi -dont le guide des Frères musulmans Mohammed Badie- doivent
comparaître devant un tribunal de Minya, au sud du Caire, à une date non
précisée. Ils doivent répondre de "violences" et d'"actes
terroristes", ainsi que de meurtres et tentatives de meurtre.
Depuis
l'arrestation le 3 juillet de M. Morsi, lui-même poursuivi en justice, ses
partisans font l'objet d'une féroce campagne de répression qui a fait, selon
Amnesty International, au moins 1.400 morts.
En outre,
des milliers de personnes ont été arrêtées, dont la quasi-totalité de la
direction des Frères musulmans. AFP
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