Le tribunal
de grande instance de Ouagadougou s'est déclaré incompétent mercredi sur la
demande d’exhumation du corps de Thomas Sankara. Une décision qui a provoqué la
colère de la famille de l'ancien président burkinabè.
Après avoir
repoussé deux fois son délibéré, le tribunal de grande instance de Ouagadougou
s'est déclaré incompétent mercredi 30 avril sur la demande d'identification du
corps qui se trouve dans la tombe supposée de l'ancien président burkinabè
Thomas Sankara.
"Nous
ne sommes pas contents" de la décision, a réagi l’avocat de la famille, Me
Bénéwendé Sankara, qui n’a aucun lien de parenté avec l’ex-chef d’État.
"Nous pensions que cette chambre, au regard des textes, était compétente
pour juger une affaire civile. Nous allons faire appel", a-t-il poursuivi
calmement.
À l'énoncé
de la décision, une centaine de personnes ont manifesté dans l'enceinte même du
tribunal, s'écriant "À bas la justice burkinabé" ou encore "À
quand la vérité pour le peuple burkinabè ?".
"Déception"
Mousdila
Sankara, le cousin de l'ex-président, a confié sa "déception" quant
au délibéré, qu'il dit ne pas comprendre même s'il s'y "attendait un
peu".
"La
justice burkinabè est incapable de rendre le droit aux citoyens", a réagi
Serge Bambara, dit Smokey, un chanteur connu pour son hostilité au régime,
présent au tribunal.
En octobre
2010, les ayants droit de l’ex-président avaient assigné l’État par voie
judiciaire pour ouvrir la tombe présumée et expertiser sa dépouille.
En avril
2006, le Comité des droits de l’homme de l’ONU avait demandé à l’État burkinabé
d’élucider l’assassinat de Thomas Sankara, de fournir à la famille les moyens
d’une justice impartiale, de prouver le lieu de son enterrement et de
dédommager la famille pour le traumatisme subi.
AFP

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