samedi 29 mars 2014


A l’image des autres régions de la Guinée, les taxis-motards occupent une place importante dans le trafic routier de la région administrative de Labé. Ces derniers, malgré les difficultés, cette activité est  aujourd’hui leur gagne-pain. 

Mamadou Bobo Bah, taxi-motard de son état, explique comment en dépit de  tous les coups bas, arrive à joindre les deux bouts. « Ça fait un an que j’exerce cette activité.  D’abord, je vous informe que je suis élève  et je prépare actuellement mon BEPC. Je conduis la moto les jours où j’ai pas cours ou révisions à l’école. Par jour, je peux  gagner 40.000 GNF à 50.000 GNF. Mes déplacements se limitent  dans le centre-ville. Le tronçon le plus cher est celui de Safatou où on demande  entre 4000 à 5O00GNF. Souvent ce 1500 GNF qu’on demande par tronçon aux clients. Pas de prix fixe. Dans nos déplacements, je ne crains que l’insécurité.  Vous savez, souvent certains de nos amis sont victimes d’attaques. Il y’a même certains qu’ont perdu la vie suite à ces attaques répétées », a-t-il affirmé.

Ahmed Kanté, est aussi un habitué de la circulation. Diplômé en MIAGE, il cherche après ses études universitaires à être indépendant de ses parents. «  Après mes études, je me suis dit que ça serait une grande honte si je continuais à consommer la dépense que mon  père donne. C’est ainsi,  que je me suis lancé dans cette activité sans réfléchir deux fois. Aujourd’hui, je me suis marié et j’arrive à supporter ma femme sans problème. Je conduis tous les jours jusqu’à 18h, pour éviter de tomber dans les filets des patrons de la nuit, c’est-à-dire les bandits. En ce qui concerne la recette, je n’ai rien à envier aux petits fonctionnaires. Je rentre chaque jour avec plus de 45 mil. Multiplier ce montant par 30 jours. C’est important non ! Faites  le tour, c’est rare de trouver un fonctionnaire guinéen qui touche plus», se félicite-t-il.

Pour cet autre père  de famille, Alimou Barry, marié et père de 4 enfants, cette moto est aujourd’hui son seul espoir.  « Je n’ai aucune autre source de revenue à part de la recette que me procure cette moto. Toutes nos dépenses viennent de là. Avant, j’avais une moto mais aujourd’hui, je conduis la moto d’un ami. Par jour, je lui verse 25.000GNF et j’utilise le reste comme charge de ma famille.  Parfois, après ce versement, il peut me rester 30.000GNF voire plus. Franchement, malgré que la moto ne m’appartienne pas, j’arrive à m’en sortir », a-t-il soutenu.  

Un autre cas qui a attiré notre attention, c’est la rencontre de Mariama Bah,  une jeune maman,  qui fait aussi le taxi-moto. Elle la première et la seule femme pour le moment à exercer ce métier dominé par les hommes. « Depuis que je me suis lancée dans cette activité, j’arrive à couvrir mes besoins de toilettes, d’habilles et les contributions sociales. Mon mari est un chauffeur de camion mais ça fait deux ans, il n’a pas de véhicule. 

Actuellement toutes les charges de la famille se reposent sur moi. Les gens sont étonnés en me voyant conduire mais rien ne dit que le taxi-moto est uniquement réservé aux hommes. D’ailleurs,  beaucoup sont parmi les femmes aujourd’hui qui préfèrent monter sur moi que sur les hommes. Je ne conduis pas la nuit et je n’accepte pas les déplacements qui dépassent le centre-ville de Labé. Je suis née là et Je ne suis jamais sortie. C’est pour vous dire que  je connais tous les coins et recoins de cette ville », a-t-elle confié enfin.

Oumar Bowal    Diallo

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