A l’image des autres régions de la Guinée, les taxis-motards occupent une place importante dans le trafic routier de la région administrative de Labé. Ces derniers, malgré les difficultés, cette activité est aujourd’hui leur gagne-pain.
Mamadou Bobo Bah, taxi-motard de son
état, explique comment en dépit de tous les coups bas, arrive à joindre
les deux bouts. « Ça fait un an que j’exerce cette activité.
D’abord, je vous informe que je suis élève et je prépare actuellement mon
BEPC. Je conduis la moto les jours où j’ai pas cours ou révisions à l’école.
Par jour, je peux gagner 40.000 GNF à 50.000 GNF. Mes déplacements se
limitent dans le centre-ville. Le tronçon le plus cher est celui de
Safatou où on demande entre 4000 à 5O00GNF. Souvent ce 1500 GNF qu’on
demande par tronçon aux clients. Pas de prix fixe. Dans nos déplacements, je ne
crains que l’insécurité. Vous savez, souvent certains de nos amis sont
victimes d’attaques. Il y’a même certains qu’ont perdu la vie suite à ces
attaques répétées », a-t-il affirmé.
Ahmed Kanté, est aussi un habitué de
la circulation. Diplômé en MIAGE, il cherche après ses études universitaires à
être indépendant de ses parents. « Après mes études, je me suis dit
que ça serait une grande honte si je continuais à consommer la dépense que
mon père donne. C’est ainsi, que je me suis lancé dans cette
activité sans réfléchir deux fois. Aujourd’hui, je me suis marié et j’arrive à
supporter ma femme sans problème. Je conduis tous les jours jusqu’à 18h, pour
éviter de tomber dans les filets des patrons de la nuit, c’est-à-dire les
bandits. En ce qui concerne la recette, je n’ai rien à envier aux petits
fonctionnaires. Je rentre chaque jour avec plus de 45 mil. Multiplier ce
montant par 30 jours. C’est important non ! Faites le tour, c’est rare de
trouver un fonctionnaire guinéen qui touche plus», se félicite-t-il.
Pour cet autre père de
famille, Alimou Barry, marié et père de 4 enfants, cette moto est aujourd’hui
son seul espoir. « Je n’ai aucune autre source de revenue à part de
la recette que me procure cette moto. Toutes nos dépenses viennent de là. Avant,
j’avais une moto mais aujourd’hui, je conduis la moto d’un ami. Par jour, je
lui verse 25.000GNF et j’utilise le reste comme charge de ma famille.
Parfois, après ce versement, il peut me rester 30.000GNF voire plus.
Franchement, malgré que la moto ne m’appartienne pas, j’arrive à m’en sortir »,
a-t-il soutenu.
Un autre cas qui a attiré notre
attention, c’est la rencontre de Mariama Bah, une jeune maman, qui
fait aussi le taxi-moto. Elle la première et la seule femme pour le moment à
exercer ce métier dominé par les hommes. « Depuis que je me suis lancée dans
cette activité, j’arrive à couvrir mes besoins de toilettes, d’habilles et les
contributions sociales. Mon mari est un chauffeur de camion mais ça fait deux
ans, il n’a pas de véhicule.
Actuellement toutes les charges de la famille se
reposent sur moi. Les gens sont étonnés en me voyant conduire mais rien ne dit
que le taxi-moto est uniquement réservé aux hommes. D’ailleurs, beaucoup
sont parmi les femmes aujourd’hui qui préfèrent monter sur moi que sur les
hommes. Je ne conduis pas la nuit et je n’accepte pas les déplacements qui
dépassent le centre-ville de Labé. Je suis née là et Je ne suis jamais sortie.
C’est pour vous dire que je connais tous les coins et recoins de cette
ville », a-t-elle confié enfin.
Oumar
Bowal Diallo
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