Une semaine
après la lourde défaite de l'armée malienne face à des groupes armés rebelles à
Kidal, Soumeylou Boubèye Maïga, le ministre malien de la Défense, a démissionné
mardi soir.
Poids lourd
de l'exécutif malien, reconduit à son poste stratégique de ministre de la
Défense lors du dernier remaniement, Soumeylou Boubèye Maïga a vu son destin
basculer avec la débacle de Kidal (Nord-Est). Une semaine après la défaite de
l'armée malienne dans le fief de la rébellion touarègue, "SBM" a
démissionné mardi 27 mai en début de soirée.
"Le
ministre malien de la Défense a présenté sa démission qui a été acceptée",
a indiqué un porte-parole de la présidence. Le président Ibrahim Boubacar Keita
avait plus tôt indiqué que le gouvernement n'avait jamais donné son feu vert à
l'offensive de Kidal et qu'une enquête avait été ouverte. "Le président de
la République, sur recommandation du Premier ministre, a nommé Bah N'Dao
ministre de la Défense", a déclaré dans la soirée un représentant de la
présidence sur l'ORTM, la télévision d'État. Ce colonel-major est un officier
retraité de l'armée de l'air, diplômé de l'École de guerre de Paris. Il est
aussi l'ancien aide de camp de l'ex-président malien, le général Moussa Traoré.
La démission
de Soumeylou Boubèye Maïga survient quelques jours après la lourde défaite de
l’armée malienne face à des groupes armés rebelles, mené par le Mouvement
national de libération de l’Azawad (MNLA), le 21 mai à Kidal. Cette offensive
ratée était liée à de premiers affrontements entre soldats maliens et ces mêmes
groupes armés à l’occasion de la visite, le 17 mai, du Premier ministre Moussa
Mara dans le bastion touareg.
Cessez-le-feu
Dimanche
soir, Soumeylou Boubèye Maïga avait indiqué que les forces maliennes avaient enregistré dans leurs rangs "une
cinquantaine de morts" et "48 blessés" lors de ces
combats. Il avait précédemment reconnu que des soldats avaient été faits
prisonniers par les combattants rebelles, mais moins que ce que revendiquaient
ces groupes. La semaine dernière, le MNLA avait indiqué que 40 soldats maliens
avaient été tués, 50 faits blessés et 70 prisonniers depuis le début des
hostilités le 17 mai.
Le
gouvernement et les groupes armés du Nord ont signé le 23 mai un accord de cessez-le-feu à la faveur d’une médiation
conduite par Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de l’État mauritanien et président
en exercice de l’Union africaine (UA). En plus de la cessation des hostilités
qui est effective depuis l’accord, ce dernier prévoit "la libération des
prisonniers dans les meilleurs délais" et "la mise en place d’une
commission internationale d’enquête".
AFP
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