À Boda,
situé à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bangui, des affrontements entre
civils chrétiens et musulmans ont fait au moins 75 morts.
Depuis près
d'une semaine, la localité de Boda, située à une centaine de kilomètres à
l'ouest de Bangui, est le théâtre de violences meurtrières entre civils
chrétiens et musulmans. Au moins 75 personnes ont été tuées.
"Au
moins 60 personnes ont été tuées, et plusieurs autres blessées parmi lesquelles
15 ont (ensuite) succombé à leurs blessures à l'hôpital de Boda", a
déclaré lundi 3 février l'abbé Cassien Kamatari, curé de la paroisse Saint
Michel à Boda, précisant que les violences "sont toujours en cours"
dans cette ville.
"Les
musulmans, bien armés ont érigé des barricades à l'entrée et à la sortie de la
ville et s'attaquent depuis mardi aux chrétiens, obligés de fuir pour se
réfugier à la paroisse où on dénombre 1 500 personnes actuellement" a
précisé le religieux.
Outre les 75
victimes chrétiennes, "il y a eu également des victimes côté musulmans,
mais le bilan n'est pas disponible, car les corps sont enterrés
automatiquement", a-t-il ajouté.
Selon le
curé, les violences ont démarré après une "une rixe entre deux musulmans
(...) entrainant la mort de l'un d'eux. La population a lynché le second".
Ensuite, "des tirs ont été entendus dans la ville et les musulmans bien
armés s'en sont pris aux autochtones".
"Les
musulmans continuent de traquer les chrétiens, qui n'ont en tout pour leur
défense que des armes de chasse, et quelques armes de fabrication locale",
a affirmé l'abbé Kamatari.
"Ceux
qui sont réfugiés dans la paroisse n'ont rien pour s'alimenter, et manquent de
tout. Tandis que ceux qui sont encore bloqués dans leurs maisons sont
traqués", a-t-il expliqué, affirmant avoir appelé à l'aide Sangaris et la
force africaine Misca, qui ne sont pas encore intervenues.
D'après lui,
les ex-rebelles Séléka des villes de M'baïki, Boda et Ngoto (ouest), informés
de la présence de la force française Sangaris à M'baïki, "ont appelé tous
les musulmans de la région à se regrouper", pour pouvoir se défendre en
cas d'attaque des chrétiens, alors que les Séléka s'apprêtaient à quitter la
région. AFP

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